Karim Berrouka fait parti de ces auteurs que j’adore retrouver. Après avoir exploré le monde des fées et celui des zombies, il s’attaque dans cet opus aux Grands Anciens, aux Dieux Extérieurs, bref, à Cthulhu et toute sa clique, pour notre plus grande jubilation.

Lovecraft… voilà une écrivain qui fait parler de lui depuis des années, que ce soit pour son oeuvre ou pour son racisme… Le mythe de Cthulhu a en plus atteint le statut de culte, et nombre de ses adeptes manquent parfois de recul.

A ceci, Berrouka répond de la plus belle des façon : en évitant de le respecter.

Dans ce roman, il fait de son personnage principal, Ingrid, une héroïne bien malgré elle. Propulsée sans pouvoir donner son avis « centre du pentacle », la voilà victime des rivalités de cinq pseudo-sectes qui voient en elle la solution à rien de moins que la fin du monde, et le retour des Grands Anciens…

Une fois le mythe dépoussiéré et privé de son aura légendaire, l’auteur s’amuse a dépeindre des bandes de sectateurs tous plus cinglés les uns que les autres, décochant un énorme coup de pied en passant à toute forme de fanatisme. Au milieu du bordel ambiant, Ingrid ressemble aux héros chers à Berrouka : d’une normalité confondante et légèrement j’m’en foutiste…

C’est toujours avec beaucoup d’humour que Karim Berrouka décharge sa plume acerbe, et, bien plus subtilement qu’on pourrait le penser, qu’il critique une société qui croule sous la bien-pensance et une pâle résignation.

Adorateur du mythe de Cthulhu, si tu veux lire ce livre, prépare d’avance un peu d’autodérision, mais tu te rendras aussi compte que, pour avoir écrit un roman à ce point référencé, Karim Berrouka doit certainement en être un peu adepte…

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