Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973)

Après avoir lu le livre de Harry Harrison, je me suis enfin décidée à regarder le film de Richard Fleischer qu’on m’a beaucoup recommandé. Je ne l’avais en effet jamais visionné, même si j’en connaissais l’intrigue depuis longtemps.

Soleil vert, c’est le cas typique d’un film qui est tellement puissant qu’il a réussi à occulter totalement le matériau d’origine. Il va même jusqu’à faire oublier le titre original du roman (Make Room! Make Room!) pour l’intrigant Soleil vert, ce qui est un vrai paradoxe puisque de soleil vert, dans le livre, il n’en est même pas question !

Tout comme sont absentes du livre les scènes les plus marquantes du film : les tractopelles, les derniers instants du personnage de Sol ou la révélation finale (je ne vais pas spoiler, mais ne faite pas comme moi, et n’attendez pas autant avant de voir ce film !)…

Vous l’aurez compris, le film est une adaptation plutôt libre du roman. À partir d’un début d’intrigue et de personnages similaires, Richard Fleischer développe une histoire différente, et déplace le propos initial du roman (les conséquences de la surpopulation – Faites de la place !) vers la gestion étatique de la nourriture (le fameux soleil vert). Pour cela, il transforme un banal meurtre opportuniste en complot.

Evacuons donc le côté adaptation pour se concentrer sur l’œuvre : ce film est absolument dément. Fleischer met en scène avec justesse l’ambiance désenchantée de ce futur pollué et surpeuplé, et au milieu de ce chaos Charlton Heston domine complètement la pellicule. Le film regorge de scènes d’une très grande force visuelle et psychologique et son visonnage prend aux tripes tant il est pessimiste.

S’inspirant d’un livre faisant peu cas d’un quelconque espoir, le film sublime le propos et concrétise les pires craintes que l’on pouvait y associer.

Évidement un film à voir, pour ses images et son propos, pour sa puissance visuelle et mentale.

3 Comments

  • J’ai vu ce film plusieurs fois, dans son jus de 1973 au cinéma, puis dans des cinés-clubs au titre de film culte. Ce fut un choc pessimiste à une époque où l’anticipation pouvait presque se permettre d’être encore optimiste. Certaines scènes sont marquantes, voire indélébiles; bizarrement celles, et tu me l’apprends, absentes du roman. Ce fut aussi une époque où Heston était sur tous les fronts d’une SF cinématographique qui se cherchait et se trouvait: »La planète des singes », « Soleil vert », « Je suis une légende »…etc.

    • C’est en effet un film culte. C’est aussi une œuvre à considérer indépendamment du livre dont elle est issue. Merci de ta visite!

  • Un classique qui marque dans une vie, surtout au moment où l’on parle transhumanisme, surpopulation, etc. Je l’avais traité sur mon blog aussi dans la même période…ah non, en Août.
    Au plaisir.

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