Cinéma

Vu – The Last Girl – Celle qui a tous les dons – Colm McCarthy (2017) Cinéma

Vu – The Last Girl – Celle qui a tous les dons – Colm McCarthy (2017)

Tu dois savoir à présent à quel point j'aime les adaptations. Il était du coup impossible pour moi de ne pas regarder ce film, d'autant plus que le scénario a été écrit par M.R. Carey lui-même d'après son propre roman, dont je viens de te parler. Malheureusement, le film ne m'a pas convaincue autant que le livre, peut-être a-t-il souffert de la trop grande proximité que j'avais encore avec la lecture, ou peut-être est-il simplement passable. Sur l'idée de base qui me semblait plutôt originale, le scénario taille à grand coup de serpe, élaguant au passage toute la profondeur psychologique des personnages qui s'en trouvent particulièrement affadis, et simplifiant une intrigue qui se voulait plus subtile (ruinant complètement la fin au passage). La réalisation est classique, le rythme un peu bancal, bref, le film a clairement manqué de quelque chose pour moi. Reste les très bonnes performances de Sennia Nanua, qui campe avec brio la dernière fille en question et de Glenn Close, toujours impeccable. Mais mon vrai coup de cœur va à la musique, signée Cristobal Tapia de Veer dit Cristo, que j'ai trouvé sublime. Elle est lancinante, entêtante, au bord de l'obsessionnel. Elle sublime chaque scène et en vole souvent la vedette, ayant parfois été le seul élément m'ayant tiré une émotion. Elle mérite à elle seule que tu jette un coup d’œil à ce film et au reste du travail de ce compositeur, centré plutôt sur les séries (Utopia, Humans, Dirk Gently, c'est lui !).…
Vu – Electric Boogaloo – Mark Hartley (2013) Cinéma

Vu – Electric Boogaloo – Mark Hartley (2013)

Si tu es né dans les années 80 comme moi, alors tu connais forcément la Cannon, cette boite de production américaine lancée par Menahem Golan et Yoram Globus. Dans ce film documentaire palpitant, Mark Hartley revient sur le parcours de ces deux cousins, et sur l'empreinte qu'ils ont laissé dans l'industrie du cinéma américain. Sans complaisance, il multiplie les intervenants pour dresser un portrait sans doute fidèle de ce qu'ont été ces années de folies : production à tour de bras de films aux scénarios minimalistes, parfois même improvisés, dopés à l'action, l'érotisme et quelques têtes d'affiches, méthodes peu conventionnelles pour ne pas dire magouilles pures et simples... Le documentaires enchaînes les anecdotes aux images d'archives hallucinantes, et retrace toute l'histoire de la Cannon, de sa création aux premières prises de risque, de ses succès à ses bides... Et malgré toute cette folie, ce qui ressort de cette histoire, c'est la passion. On ne peut pas retirer aux deux dirigeants d'avoir été des passionnés de cinéma, motivés tout de même avant tout par l'envie de créer, à leur manière. Car la Cannon c'est aussi une certaine idées du n'importe quoi, du rien n'est impossible, de l'oubli de la censure et de la bien-pensance... c'est donner les pleins pouvoir à des réalisateurs, créant des œuvres qui n'auraient jamais trouvé leur place ailleurs... Et quand je vois la production hollywoodienne actuelle, tous ces blockbusters qui ne se montent que sur le nom de leurs têtes d'affiches, gonflés aux effets spéciaux et aux scénarios tenant sur une ligne, je me dis qu'une partie de la recette a bien été absorbée par une industrie aseptisée tout en oubliant l'essentiel...…
Vu – Sugar Man – Malik Bendjelloul (2012) Cinéma

Vu – Sugar Man – Malik Bendjelloul (2012)

Sugar Man est un documentaire racontant l'histoire de Sixto Rodriguez, un musicien de rock-folk américain. Ses deux albums sortis au début des années 70 ont été des échecs aux Etats-Unis, mais rencontrent un succès inattendu et confidentiel en Afrique du Sud, où ses paroles contestataires inspirent le mouvement anti-apartheid de la communauté blanche. Le mystère entourant la mort supposée de l'artiste entraîne deux de ses fans à partir à sa recherche. J'ai été happée par Sugar Man comme le conte doux amer qu'il est. Bercée par la musique de Rodriguez, sa voix chaud et si particulière. L'histoire qui nous est conté est en effet palpitante, à la fois tragique dans la description de l'échec de la carrière musicale de l'artiste, et fascinante dans celle de l'influence artistique et politique de son oeuvre à l'autre bout du monde. Au milieu des témoignages, Rodriguez traverse le récit avec une grâce et une sensibilité assez hors du commun. Véritable héros malgré lui, il est le principal atout de ce film, de par son talent chevillé au corps, son aura d'artiste intemporel, sa musique et ses mots... Sugar Man m'a touchée, en grande fan de rock des années 70 que je suis, et je ne me lasse pas des musiques de Rodriguez depuis... Et même si Malik Bendjelloul a clairement orienté son récit pour monter une légende (en se renseignant un peu, on s'en rend vite compte), je crois tout de même Sugar Man très honnête dans ses propos et l'hommage qu'il rend. C'est une belle histoire, magnifiquement racontée, et portée par une formidable bande originale. "Il avait cette sorte de qualité magique qu'ont tous les vrais poètes et les artistes. Il exaltait les choses, pour s'élever au dessus du banal, du commun"…
Vu – 16 levers de soleil – Pierre-Emmanuel Le Goff (2018) Cinéma

Vu – 16 levers de soleil – Pierre-Emmanuel Le Goff (2018)

16 levers de soleil est un film documentaire qui retrace les 6 mois de la mission Proxima durant laquelle Thomas Pesquet a séjourné dans l'ISS, la station spatiale internationale. Qui est passé à côté de Thomas Pesquet ? Il aurait été difficile en 2016 de ne pas être au courant de son séjour dans l'espace. En plus de la mission scientifique, c'est tout de même un sacré exercice de communication qu'a fait l'Agence Spatiale Européenne. Ça a fonctionné d'ailleurs. Thomas Pesquet, perché à plus de 400 km de la Terre a fait rêvé des millions d'hommes et de femmes, moi y compris. Je me demandais cependant avec quel angle Pierre-Emmanuel Le Goff allait aborder le sujet. J'avoue que celui qu'il a choisi est assez déroutant. D'explication technique ou scientifique, tu n'en auras aucune ; d'interview, très peu ; et même si les rares prises de parole de Thomas Pesquet m'ont plongée dans des abîmes de réflexion, ce n'est pas là l'essence de ce film. Pierre-Emmanuel Le Goff signe un film très contemplatif, immersif, autant que possible malgré les contraintes, lent et propice aux réflexions. Sans aucune autre voix off que quelques citations, il nous plonge dans le quotidien de cet homme d'exception, tout en en soulignant la profonde humanité. En enchaînant les longs plans, parfois presque silencieux, le réalisateur essai de transmettre beaucoup de messages, de paix, de préservation, de solidarité... J'avoue que l'angle choisi n'est pas évident, que j'ai eu du mal à faire le parallèle avec Saint Exupéry, que j'aurais aimé parfois en savoir plus. Mais le film est sauvé par des images à couper le souffle et par la magnifique bande originale, signée Guillaume Perret. Ce film ne plaira pas à tout le monde, et je comprends qu'il puisse décevoir, mais pour ma part, il m'a bouleversée, je n'ai pas eu besoin de mots...…
Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973) Cinéma

Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973)

Après avoir lu le livre de Harry Harrison, je me suis enfin décidée à regarder le film de Richard Fleischer qu'on m'a beaucoup recommandé. Je ne l'avais en effet jamais visionné, même si j'en connaissais l'intrigue depuis longtemps. Soleil vert, c'est le cas typique d'un film qui est tellement puissant qu'il a réussi à occulter totalement le matériau d'origine. Il va même jusqu'à faire oublier le titre original du roman (Make Room! Make Room!) pour l'intrigant Soleil vert, ce qui est un vrai paradoxe puisque de soleil vert, dans le livre, il n'en est même pas question ! Tout comme sont absentes du livre les scènes les plus marquantes du film : les tractopelles, les derniers instants du personnage de Sol ou la révélation finale (je ne vais pas spoiler, mais ne faite pas comme moi, et n'attendez pas autant avant de voir ce film !)... Vous l'aurez compris, le film est une adaptation plutôt libre du roman. À partir d'un début d'intrigue et de personnages similaires, Richard Fleischer développe une histoire différente, et déplace le propos initial du roman (les conséquences de la surpopulation - Faites de la place !) vers la gestion étatique de la nourriture (le fameux soleil vert). Pour cela, il transforme un banal meurtre opportuniste en complot. Evacuons donc le côté adaptation pour se concentrer sur l'œuvre : ce film est absolument dément. Fleischer met en scène avec justesse l'ambiance désenchantée de ce futur pollué et surpeuplé, et au milieu de ce chaos Charlton Heston domine complètement la pellicule. Le film regorge de scènes d'une très grande force visuelle et psychologique et son visonnage prend aux tripes tant il est pessimiste. S'inspirant d'un livre faisant peu cas d'un quelconque espoir, le film sublime le propos et concrétise les pires craintes que l'on pouvait y associer. Évidement un film à voir, pour ses images et son propos, pour sa puissance visuelle et mentale.…
Vu – Stalker – Andreï Tarkovski (1979) Cinéma

Vu – Stalker – Andreï Tarkovski (1979)

Adaptation du roman des frères Strougatski, le Stalker de Tarkovski est un film d'une richesse visuelle inouïe. Très librement inspiré du livre, il n'en reprend qu'une partie et, autant vous le dire, il est plus rapide de lire la partie en question que de regarder le film. Stalker est long (2h40), lent, nihiliste. Mettant en scène peu de personnages (pendant 95% du film, ils ne sont que 3), presque aucun mouvement de caméra (sauf quand on s'attache aux visages), pas de musique, Stalker est une expérience fascinante. Que reste-t-il ? Des plans. Fixes. Ciselés comme des œuvres d'art, structurés comme des peintures dignes des impressionnistes, beaux. Magnifiques. Bouleversants. Hypnotiques et bluffants. Chaque image de ce film pourrait être encadrée. Véritable récit initiatique, fable philosophique, Stalker est un voyage. Jusqu'auboutiste, radical et introspectif, il met le spectateur dans la même position que celle des protagonistes : le dépassement de soi. Certainement difficile d'accès, j'ai regardé Stalker comme je lis parfois de la poésie : sans m'attarder sur le fond, je me suis délectée de la forme... Et comme la forme est au final au parfait service du fond, ce dernier a fini par me sauter aux yeux... j'essaie encore de m'en remettre.…
Vu – Saint Ange – Pascal Laugier Cinéma

Vu – Saint Ange – Pascal Laugier

Dans la filmographie de Pascal Laugier, avant Martyrs, il y a eu Saint Ange.  Sorti en 2004, il conte l'histoire d'Anna, engagée pour nettoyer un orphelinat voué à la fermeture. En proie à de drôles de phénomènes, elle est poussée à mener l'enquête sur le passé trouble de l'établissement. Premier long métrage de Pascal Laugier, produit entre autre par Christophe Gans, Saint Ange est un film d'ambiance angoissant porté par un casting presque exclusivement féminin. Si un soin tout particulier a été apporté à l’atmosphère (photo et musique), j'ai eu du mal à accrocher à un scénario somme toute assez faible, qui peine à contrebalancer la richesse de la réalisation. J'en ai par contre beaucoup aimé l'esthétisme et le rythme. Saint Ange reste un film intéressant à regarder, magnifique par certaines de ses scènes et par la présence de ses actrices, Virginie Ledoyen en tête. …
Vu – Midsommar – Ari Aster Cinéma

Vu – Midsommar – Ari Aster

Second long métrage de Ari Aster après Hérédité, Midsommar a l'immense qualité de sortir complètement des carcans des films actuels. Ici, ni jumpscars, ni torture porn, mais une certaine sensation de malaise assez habillement distillée par le réalisateur. Certes, le scénario n'évite pas la facilité et j'ai malheureusement trouvé que le film manque globalement de subtilité ce qui a empêché parfois mon immersion complète, mais l'atmosphère, lumineuse et angoissante, est particulièrement originale, et certaines trouvailles sont franchement excellentes (cette fleur qui respire, bon sang!). 2 ou 3 scènes-choc m'ont réellement scotchée à mon siège, mais ne vous attendez pas à de la terreur, le film étant bien plus subtil dans les émotions qu'il souhaite susciter. Midsommar est donc le genre de cinéma qu'il est important de soutenir : inventif, atypique, sortant du lot de la production-spectacle actuelle. Rien que cela est une raison suffisante pour l'encourager, malgré ses défauts. Je garderai un œil attentif à la suite de la carrière d'Ari Aster...Mention spéciale également à l'actrice principale, Florence Pugh, à la fois lumineuse, juste et magnifique !…
Vu – L’intervention de Fred Grivois Cinéma

Vu – L’intervention de Fred Grivois

Film inspiré de faits réels (la prise d'otage de Loyada, à Djibouti en 1976) mais prenant quelques libertés avec la réalité, L'intervention est un film d'action sous tension, dont la principale qualité est le jeu des acteurs, Alban Lenoir en tête.Qui s’intéresse un peu à l'histoire militaire ne manquera pas de faire quelques grimaces face à certaines erreurs et postures caricaturales, il faut réussir à mettre un peu de coté la réalité des faits, tenues et équipements (comme souvent dans ce genre de film de toute façon). Le ton parfois -très- léger peut également dérouter, mais a bien rempli son rôle de balancier envers une situation dramatique en ce qui me concerne.Reste les acteurs. Alban Lenoir, qui confirme tout le bien que je pense déjà de lui, de son jeu à ses choix de carrière. Olga Kurylenko, que j'ai redécouvert avec plaisir, et surtout Kevin Layne, particulièrement juste dans son rôle de preneur d'otage.Le film n'évite pas quelques écueils mais reste un très bel hommage aux victimes doublé d'un film d'action comme on aimerait en voir plus en France....…
Vu – Ne coupez pas ! – Shin’ichirō Ueda Cinéma

Vu – Ne coupez pas ! – Shin’ichirō Ueda

Je vais très peu au cinéma mais ce film japonais m'a attirée comme un clocher attire la foudre. Un film fou, baroque, un tour de force qui casse les codes de la narration et qui plus est extrêmement drôle ! Il est distribué dans peu de salles malheureusement, mais si vous avez la chance d'avoir une salle qui le projette près de chez vous, foncez. Difficile d'en faire le pitch sans dévoiler une bonne partie de ce qui en fait le sel, je vais donc m'abstenir. La surprise n'en sera que plus savoureuse. Si vous aimez les projets originaux, si vous aimez être surpris, vous ne serez pas déçu ! Premier film dd Shin'ichirō Ueda, voilà certainement un réalisateur à surveiller....…