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Vu – Solaris – Andreï Tarkovski (1972) Vidéos

Vu – Solaris – Andreï Tarkovski (1972)

Après Stalker, qui était déjà l'adaptation d'un classique de la science-fiction, j'ai enfin vu mon second film d'Andreï Tarkovski : Solaris. Adapté du livre éponyme de Stanislas Lem, Solaris est particulièrement fidèle au roman. Comment décrire l'étrange passion que m'a inspiré ce film ? Le cinéma de Tarkovski est tellement particulier !Le film est long, lent, minimaliste. Sans musique, l'ambiance sonore est particulièrement travaillée. Aucun son n'étant superflu, chaque grincement, chaque cliquetis, chaque bruit de vaisselle a son importance. La seule scène se passant dans une ville, au milieu du trafic, en devient insupportable de cacophonie, quand l'atmosphère de la station est silencieuse et confinée. Travaillant ses plans comme des tableaux, limitant ses mouvements de caméra à des déplacement lents et rectilignes, Tarkovski se sert de la couleur pour les ciseler et en faire de vraies œuvres d'art, bouleversantes d'émotion. La solitude de cette femme n'est-elle pas palpable ? Mettant en avant tout l'aspect philosophique du roman, Solaris est un huis clos angoissant et mélancolique, un véritable poème visuel qui m'a happée du début à la fin.…
Vu – Sugar Man – Malik Bendjelloul (2012) Cinéma

Vu – Sugar Man – Malik Bendjelloul (2012)

Sugar Man est un documentaire racontant l'histoire de Sixto Rodriguez, un musicien de rock-folk américain. Ses deux albums sortis au début des années 70 ont été des échecs aux Etats-Unis, mais rencontrent un succès inattendu et confidentiel en Afrique du Sud, où ses paroles contestataires inspirent le mouvement anti-apartheid de la communauté blanche. Le mystère entourant la mort supposée de l'artiste entraîne deux de ses fans à partir à sa recherche. J'ai été happée par Sugar Man comme le conte doux amer qu'il est. Bercée par la musique de Rodriguez, sa voix chaud et si particulière. L'histoire qui nous est conté est en effet palpitante, à la fois tragique dans la description de l'échec de la carrière musicale de l'artiste, et fascinante dans celle de l'influence artistique et politique de son oeuvre à l'autre bout du monde. Au milieu des témoignages, Rodriguez traverse le récit avec une grâce et une sensibilité assez hors du commun. Véritable héros malgré lui, il est le principal atout de ce film, de par son talent chevillé au corps, son aura d'artiste intemporel, sa musique et ses mots... Sugar Man m'a touchée, en grande fan de rock des années 70 que je suis, et je ne me lasse pas des musiques de Rodriguez depuis... Et même si Malik Bendjelloul a clairement orienté son récit pour monter une légende (en se renseignant un peu, on s'en rend vite compte), je crois tout de même Sugar Man très honnête dans ses propos et l'hommage qu'il rend. C'est une belle histoire, magnifiquement racontée, et portée par une formidable bande originale. "Il avait cette sorte de qualité magique qu'ont tous les vrais poètes et les artistes. Il exaltait les choses, pour s'élever au dessus du banal, du commun"…
Vu – 16 levers de soleil – Pierre-Emmanuel Le Goff (2018) Cinéma

Vu – 16 levers de soleil – Pierre-Emmanuel Le Goff (2018)

16 levers de soleil est un film documentaire qui retrace les 6 mois de la mission Proxima durant laquelle Thomas Pesquet a séjourné dans l'ISS, la station spatiale internationale. Qui est passé à côté de Thomas Pesquet ? Il aurait été difficile en 2016 de ne pas être au courant de son séjour dans l'espace. En plus de la mission scientifique, c'est tout de même un sacré exercice de communication qu'a fait l'Agence Spatiale Européenne. Ça a fonctionné d'ailleurs. Thomas Pesquet, perché à plus de 400 km de la Terre a fait rêvé des millions d'hommes et de femmes, moi y compris. Je me demandais cependant avec quel angle Pierre-Emmanuel Le Goff allait aborder le sujet. J'avoue que celui qu'il a choisi est assez déroutant. D'explication technique ou scientifique, tu n'en auras aucune ; d'interview, très peu ; et même si les rares prises de parole de Thomas Pesquet m'ont plongée dans des abîmes de réflexion, ce n'est pas là l'essence de ce film. Pierre-Emmanuel Le Goff signe un film très contemplatif, immersif, autant que possible malgré les contraintes, lent et propice aux réflexions. Sans aucune autre voix off que quelques citations, il nous plonge dans le quotidien de cet homme d'exception, tout en en soulignant la profonde humanité. En enchaînant les longs plans, parfois presque silencieux, le réalisateur essai de transmettre beaucoup de messages, de paix, de préservation, de solidarité... J'avoue que l'angle choisi n'est pas évident, que j'ai eu du mal à faire le parallèle avec Saint Exupéry, que j'aurais aimé parfois en savoir plus. Mais le film est sauvé par des images à couper le souffle et par la magnifique bande originale, signée Guillaume Perret. Ce film ne plaira pas à tout le monde, et je comprends qu'il puisse décevoir, mais pour ma part, il m'a bouleversée, je n'ai pas eu besoin de mots...…
Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973) Cinéma

Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973)

Après avoir lu le livre de Harry Harrison, je me suis enfin décidée à regarder le film de Richard Fleischer qu'on m'a beaucoup recommandé. Je ne l'avais en effet jamais visionné, même si j'en connaissais l'intrigue depuis longtemps. Soleil vert, c'est le cas typique d'un film qui est tellement puissant qu'il a réussi à occulter totalement le matériau d'origine. Il va même jusqu'à faire oublier le titre original du roman (Make Room! Make Room!) pour l'intrigant Soleil vert, ce qui est un vrai paradoxe puisque de soleil vert, dans le livre, il n'en est même pas question ! Tout comme sont absentes du livre les scènes les plus marquantes du film : les tractopelles, les derniers instants du personnage de Sol ou la révélation finale (je ne vais pas spoiler, mais ne faite pas comme moi, et n'attendez pas autant avant de voir ce film !)... Vous l'aurez compris, le film est une adaptation plutôt libre du roman. À partir d'un début d'intrigue et de personnages similaires, Richard Fleischer développe une histoire différente, et déplace le propos initial du roman (les conséquences de la surpopulation - Faites de la place !) vers la gestion étatique de la nourriture (le fameux soleil vert). Pour cela, il transforme un banal meurtre opportuniste en complot. Evacuons donc le côté adaptation pour se concentrer sur l'œuvre : ce film est absolument dément. Fleischer met en scène avec justesse l'ambiance désenchantée de ce futur pollué et surpeuplé, et au milieu de ce chaos Charlton Heston domine complètement la pellicule. Le film regorge de scènes d'une très grande force visuelle et psychologique et son visonnage prend aux tripes tant il est pessimiste. S'inspirant d'un livre faisant peu cas d'un quelconque espoir, le film sublime le propos et concrétise les pires craintes que l'on pouvait y associer. Évidement un film à voir, pour ses images et son propos, pour sa puissance visuelle et mentale.…
Vu – Saint Ange – Pascal Laugier Cinéma

Vu – Saint Ange – Pascal Laugier

Dans la filmographie de Pascal Laugier, avant Martyrs, il y a eu Saint Ange.  Sorti en 2004, il conte l'histoire d'Anna, engagée pour nettoyer un orphelinat voué à la fermeture. En proie à de drôles de phénomènes, elle est poussée à mener l'enquête sur le passé trouble de l'établissement. Premier long métrage de Pascal Laugier, produit entre autre par Christophe Gans, Saint Ange est un film d'ambiance angoissant porté par un casting presque exclusivement féminin. Si un soin tout particulier a été apporté à l’atmosphère (photo et musique), j'ai eu du mal à accrocher à un scénario somme toute assez faible, qui peine à contrebalancer la richesse de la réalisation. J'en ai par contre beaucoup aimé l'esthétisme et le rythme. Saint Ange reste un film intéressant à regarder, magnifique par certaines de ses scènes et par la présence de ses actrices, Virginie Ledoyen en tête. …