Vu – Solaris – Andreï Tarkovski (1972)
Après Stalker, qui était déjà l'adaptation d'un classique de la science-fiction, j'ai enfin vu mon second film d'Andreï Tarkovski : Solaris. Adapté du livre éponyme de Stanislas Lem, Solaris est particulièrement fidèle au roman. Comment décrire l'étrange passion que m'a inspiré ce film ? Le cinéma de Tarkovski est tellement particulier !Le film est long, lent, minimaliste. Sans musique, l'ambiance sonore est particulièrement travaillée. Aucun son n'étant superflu, chaque grincement, chaque cliquetis, chaque bruit de vaisselle a son importance. La seule scène se passant dans une ville, au milieu du trafic, en devient insupportable de cacophonie, quand l'atmosphère de la station est silencieuse et confinée. Travaillant ses plans comme des tableaux, limitant ses mouvements de caméra à des déplacement lents et rectilignes, Tarkovski se sert de la couleur pour les ciseler et en faire de vraies œuvres d'art, bouleversantes d'émotion. La solitude de cette femme n'est-elle pas palpable ? Mettant en avant tout l'aspect philosophique du roman, Solaris est un huis clos angoissant et mélancolique, un véritable poème visuel qui m'a happée du début à la fin.…