Lu – Soleil Vert – Harry Harrison (J’ai lu)

Traduit par Sébastien Guillot.

Grand classique de l’anticipation, Soleil Vert dépeint un monde surpeuplé, dans lequel, dans un New York insalubre, l’accès à la nourriture et à l’eau devient le problème majeur des populations. Au milieu de ce chaos, une poignée de personnages tentent de survivre à la canicule, à une enquête policière qui s’embourbe, ou à la perte de leur train de vie… Publié en 1966, l’intrigue se situe en 1999.

Ce qui est frappant, dans ce livre, c’est la sensation d’absolu désenchantement qui s’en dégage. La terre est surpeuplée, entraînant nombres d’inconvénients des plus anodins aux plus dramatiques, mais la plupart des personnages n’ont comme objectif que de gérer la journée en cours… plus aucune perspective d’avenir, de la survie pure… L’intrigue policière importe peu, elle ne sert que de liant entre les différents protagonistes.

Ne vous attendez pas, en lisant ce roman, à une histoire structurée aux multiples enjeux car vous serez déçu. Soleil vert est un portrait glaçant, car encore trop ancré dans l’actualité, des dérives que peut entraîner la raréfaction des ressources pour une humanité toujours plus en expansion : émeutes, violence et répression, ingérence de l’état et indifférence des nantis qui peuvent se payer ce que le bas peuple ne peut avoir.

Véritable tour de force, l’auteur arrive à maintenir l’intérêt de la lecture, alors même que tout espoir est rapidement balayé. C’est froid, cynique et cruel, et cela fait tellement échos aux préoccupations actuelles que ça coupe un peu le souffle.

Soleil Vert est un excellent roman, porté par une plume acerbe et des propos toujours plus vivants.

Je vous reparle bientôt de l’adaptation qu’en a fait Richard Fleischer en 1973 et qui dénote énormément du bouquin.

2 Comments

  • « qui dénote énormément du bouquin. » alors là ça m’intrigue !

  • Je n’ai jamais eu la curiosité d’embrayer la lecture du roman derrière le visionnage du long métrage qui avait eu son poids d’anticipation pessimiste en 1973; et pourtant j’aurais du. Dans ce genre de thèmes on peut trouver des titres très forts: « Le troupeau aveugle » et « Tous à Zanzibar ». de Brunner.

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