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Lu – Psychose – Robert Bloch (Pocket) Lectures

Lu – Psychose – Robert Bloch (Pocket)

Traduit par Odette Ferry. Psychose, pour moi (et il y a de grandes chances que pour toi aussi), c'est avant tout un film. Hitchcock filme en 1960 et en noir et blanc un thriller glaçant, que j'ai personnellement vu pour la première fois en classe de 6ème (merci à ma professeure de français de l'époque dont le nom m'échappe). Certains plans m'ont immédiatement marquée pour ne jamais me quitter depuis. J'ai découvert le roman de Robert Bloch sur l'étal d'une librairie d'occasion et j'ai tout de suite été curieuse de savoir de quel matériaux le scénariste Joseph Stefano s'est inspiré. Si j'estime Psychose comme un excellent film, quel type d'adaptation peut-il bien être ? C'est très simple : Psychose est une adaptation fidèle. Extrêmement fidèle même. Ou bien est-ce le roman de Bloch qui est à ce point cinématographique ? Psychose est un livre assez court, particulièrement habile. Un vrai roman à suspense, qui s'attarde à ciseler le portrait psychique de son protagoniste principal : Norman Bates : ce quadragénaire, vieux garçon, qui semble vivre sous le joug d'une mère abusive et castratrice. Robert Bloch déploie tout son art pour tenir le lecteur en haleine, et distille avec subtilité une atmosphère assez poisseuse pour mettre mal à l'aise. Le temps de lecture est vite passé, et les images du film oubliées au profit d'une prose que le temps n’atteint pas. L'intrigue est très efficace, et le dénouement particulièrement dur avec les nerfs ! Une fois la dernière page refermée, j'ai recommencé à respirer...…
Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973) Cinéma

Vu – Soleil Vert – Richard Fleischer (1973)

Après avoir lu le livre de Harry Harrison, je me suis enfin décidée à regarder le film de Richard Fleischer qu'on m'a beaucoup recommandé. Je ne l'avais en effet jamais visionné, même si j'en connaissais l'intrigue depuis longtemps. Soleil vert, c'est le cas typique d'un film qui est tellement puissant qu'il a réussi à occulter totalement le matériau d'origine. Il va même jusqu'à faire oublier le titre original du roman (Make Room! Make Room!) pour l'intrigant Soleil vert, ce qui est un vrai paradoxe puisque de soleil vert, dans le livre, il n'en est même pas question ! Tout comme sont absentes du livre les scènes les plus marquantes du film : les tractopelles, les derniers instants du personnage de Sol ou la révélation finale (je ne vais pas spoiler, mais ne faite pas comme moi, et n'attendez pas autant avant de voir ce film !)... Vous l'aurez compris, le film est une adaptation plutôt libre du roman. À partir d'un début d'intrigue et de personnages similaires, Richard Fleischer développe une histoire différente, et déplace le propos initial du roman (les conséquences de la surpopulation - Faites de la place !) vers la gestion étatique de la nourriture (le fameux soleil vert). Pour cela, il transforme un banal meurtre opportuniste en complot. Evacuons donc le côté adaptation pour se concentrer sur l'œuvre : ce film est absolument dément. Fleischer met en scène avec justesse l'ambiance désenchantée de ce futur pollué et surpeuplé, et au milieu de ce chaos Charlton Heston domine complètement la pellicule. Le film regorge de scènes d'une très grande force visuelle et psychologique et son visonnage prend aux tripes tant il est pessimiste. S'inspirant d'un livre faisant peu cas d'un quelconque espoir, le film sublime le propos et concrétise les pires craintes que l'on pouvait y associer. Évidement un film à voir, pour ses images et son propos, pour sa puissance visuelle et mentale.…
Vu – Stalker – Andreï Tarkovski (1979) Cinéma

Vu – Stalker – Andreï Tarkovski (1979)

Adaptation du roman des frères Strougatski, le Stalker de Tarkovski est un film d'une richesse visuelle inouïe. Très librement inspiré du livre, il n'en reprend qu'une partie et, autant vous le dire, il est plus rapide de lire la partie en question que de regarder le film. Stalker est long (2h40), lent, nihiliste. Mettant en scène peu de personnages (pendant 95% du film, ils ne sont que 3), presque aucun mouvement de caméra (sauf quand on s'attache aux visages), pas de musique, Stalker est une expérience fascinante. Que reste-t-il ? Des plans. Fixes. Ciselés comme des œuvres d'art, structurés comme des peintures dignes des impressionnistes, beaux. Magnifiques. Bouleversants. Hypnotiques et bluffants. Chaque image de ce film pourrait être encadrée. Véritable récit initiatique, fable philosophique, Stalker est un voyage. Jusqu'auboutiste, radical et introspectif, il met le spectateur dans la même position que celle des protagonistes : le dépassement de soi. Certainement difficile d'accès, j'ai regardé Stalker comme je lis parfois de la poésie : sans m'attarder sur le fond, je me suis délectée de la forme... Et comme la forme est au final au parfait service du fond, ce dernier a fini par me sauter aux yeux... j'essaie encore de m'en remettre.…