Livre de Poche

Lu – La métamorphose – Franz Kafka (Folio) Imaginaire

Lu – La métamorphose – Franz Kafka (Folio)

Traduit par Alexandre Vialatte. Il est des livres dont la lecture marque durablement. C'est le cas de ce livre pour moi. J'ai lu La métamorphose à la fin de mon adolescence, alors que j'attendais l'heure de partir en soirée. Cette nouvelle a été une claque monumentale qui m'a complètement fait sortir de la soirée en question. Je n'ai lu les autres nouvelles de ce recueil que quelques mois après, ainsi que d'autres ouvrages de l'auteur. Retombée dessus lors d'un séjour en famille, j'ai décidé de le relire pour pouvoir t'en parler. Le style de Kafka est pour moi assez unique. Lire une nouvelle de cet auteur, c'est entrer dans un monde à la fois étrange et absurde, mais également oppressant jusqu'au malaise. C'est une lecture extrêmement viscérale, et il me faut toujours un moment pour m'en extraire une fois l'histoire terminée. Ses nouvelles décrivent souvent une société très impersonnelle et soumise à une bureaucratie aveugle, dans laquelle aucun espoir n'est permis. Il part de situations parfois sans aucun sens, et ne fourni aucune explication quant à l'étrangeté des choses (par exemple, on ne saura jamais pourquoi le Gregor de La Métamorphose se retrouve soudain changé en cancrelat...). C'est vraiment une expérience particulière de lire du Kafka, et je ne te dis pas que c'est toujours très agréable, mais c'est aussi totalement fascinant, et je n'ai pas réussi, pour ma part, à lâcher ce recueil avant d'en avoir tourné la dernière page.…
Lu – Soleil Vert – Harry Harrison (J’ai lu) Imaginaire

Lu – Soleil Vert – Harry Harrison (J’ai lu)

Traduit par Sébastien Guillot. Grand classique de l'anticipation, Soleil Vert dépeint un monde surpeuplé, dans lequel, dans un New York insalubre, l'accès à la nourriture et à l'eau devient le problème majeur des populations. Au milieu de ce chaos, une poignée de personnages tentent de survivre à la canicule, à une enquête policière qui s'embourbe, ou à la perte de leur train de vie... Publié en 1966, l'intrigue se situe en 1999. Ce qui est frappant, dans ce livre, c'est la sensation d'absolu désenchantement qui s'en dégage. La terre est surpeuplée, entraînant nombres d’inconvénients des plus anodins aux plus dramatiques, mais la plupart des personnages n'ont comme objectif que de gérer la journée en cours... plus aucune perspective d'avenir, de la survie pure... L'intrigue policière importe peu, elle ne sert que de liant entre les différents protagonistes. Ne vous attendez pas, en lisant ce roman, à une histoire structurée aux multiples enjeux car vous serez déçu. Soleil vert est un portrait glaçant, car encore trop ancré dans l'actualité, des dérives que peut entraîner la raréfaction des ressources pour une humanité toujours plus en expansion : émeutes, violence et répression, ingérence de l'état et indifférence des nantis qui peuvent se payer ce que le bas peuple ne peut avoir. Véritable tour de force, l'auteur arrive à maintenir l'intérêt de la lecture, alors même que tout espoir est rapidement balayé. C'est froid, cynique et cruel, et cela fait tellement échos aux préoccupations actuelles que ça coupe un peu le souffle. Soleil Vert est un excellent roman, porté par une plume acerbe et des propos toujours plus vivants. Je vous reparle bientôt de l'adaptation qu'en a fait Richard Fleischer en 1973 et qui dénote énormément du bouquin.…
Le livre des crânes – Robert Silverberg (Le livre de Poche) Imaginaire

Le livre des crânes – Robert Silverberg (Le livre de Poche)

Traduit par Guy Abadia. Je retrouve Robert Silverberg avec grand plaisir après L'oreille interne, qui m'a déjà beaucoup marquée. En nous narrant le road trip hypnotique de ces 4 héros cyniques, Silverberg signe un roman initiatique magistral. Poétique, choquant, le récit donne tour à tour la parole à chacun des jeunes personnages, et plonge dans leur intellect encore en construction. Il s'évertue à mettre à nu leurs failles, leurs doutes, leurs secrets les plus enfouis. Mettant en opposition 4 parcours totalement différents, le récit questionne le rapport aux pères, à la foi, à la postérité. Cet étonnant voyage dans la psyché est servi par une plume affûtée, au style soutenu. Quand à l'aspect fantastique, il n'est là que pour servir de but, mais cela importe peu. Comme souvent, ce n'est pas la destination qui importe mais le voyage. Ce deuxième rendez-vous avec Robert Silverberg vient confirmer la très grande admiration que j'ai pour cet auteur.…