Traduit par Patrick Berthon.

Il est des auteurs qui marquent la vie d’un lecteur et Michael Crichton est indéniablement de ceux-là pour moi. J’ai pris beaucoup de plaisir, lors d’une visite familiale, à me replonger dans ces deux livres que j’ai dévorés plus jeune.

Qui est donc cet auteur ? D’après sa biographie, il est considéré comme l’un des pionniers du techno-thriller, ce genre littéraire qui déroule ses intrigues autour d’une catastrophe imminente, qui sera résolue en général par l’utilisation de la haute technologie et à grand renfort d’un héroïsme exacerbé.
Je n’aime pas trop cette définition qui, à mon avis, ne reflète pas toute l’étendue de la palette d’écriture de Crichton.

L’ayant découvert à l’adolescence, à l’époque ou mon intérêt pour la connaissance, les sciences dures et les sciences humaines était en pleine éveil, j’ai associé cet auteur à des intrigues extrêmement efficaces, couplées à une énorme documentation sur un sujet donné.

Dans Le parc jurassique, il nous invite à réfléchir sur la biotechnologie, l’éthique et la théorie du chaos. Dans Le monde perdu, place à la théorie de l’évolution, les systèmes complexes, les fractales ou quelques piques sur la société de divertissement qui sont toujours d’actualité.

Sans doute parce que j’ai lu les livres avant d’avoir vu les films, j’y reste profondément attachée. Je trouve encore l’intrigue d’une effroyable efficacité, et j’ai toujours un faible pour Ian Malcolm (le fait que ce personnage ait été joué au cinéma par Jeff Goldblum – sans doute mon acteur préféré- reste une des plus belles nouvelles de mon adolescence).
Ces deux livres sont de vrais page-turner. Une lecture addictive, dans laquelle les scènes d’actions sont parfaitement rythmées par des moments plus calmes, propices aux réflexions.

Le parc jurassique a été mon point d’entrée vers le reste de l’oeuvre de Michael Crichton, et nombre de ses autres ouvrages m’ont marquée : Prisonnier du temps, La proie ou Turbulences, et surtout Etat d’urgence, et L’homme terminal.
Avec l’expérience et mes propres apprentissages est bien sûr venu le temps de la critique. Il va sans dire que la connaissance apportée par ses ouvrages est partielle, partiale et ne fait que servir l’intrigue. Il ne s’agit pas du tout de prendre pour argent comptant l’ensemble de ses exposés. J’ai d’ailleurs pu exercer, lors de quelques relectures, mon esprit critique sur certains sujets.

Cependant, Crichton fait partie de ces auteurs qui ont forgé ma lecture, mon esprit critique et qui ont développé mon appétence pour la sciences et mon avidité pour la connaissance. Même si certains de ses sujets sont datés, j’en recommande fortement la lecture, surtout aux plus jeunes, car il savait construire des récits à la fois divertissants et enrichissants, permettant de faire pointer un peu de curiosité intellectuelle, qui donne envie de pousser plus loin ses réflexions…

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