Classiques de la SF

Lu – Des fleurs pour Algernon – Daniel Keyes (J'ai lu) Imaginaire

Lu – Des fleurs pour Algernon – Daniel Keyes (J'ai lu)

Traduit par Georges H. Gallet. Très bonne année !Pour bien la commencer, je vais te parler d'un roman, sans doute considéré comme un classique, mais que je n'avais jamais lu. J'en ai refermé la dernière page il y a quelques semaines déjà, mais il m'a fallu un peu de temps pour m'en remettre, et mettre de l'ordre dans mes idées. On m'avait en effet prévenu, et je remercie toutes les personnes qui me l'ont dit. Vous aviez toutes et tous raison, ce livre est magistral et bouleversant. Au delà de l'histoire profondément humaine de Charlie Gordon, ce livre pose tout un tas de réflexions sur l'éthique, la différence, l'acceptation de soi... Est-il éthique, au nom de la recherche, de considérer un homme comme un cobaye ?Est-il si évident de décider pour lui qu'une modification profonde de son psychisme lui sera forcément profitable ?Est-il éthique de vouloir à tout prix faire en sorte de gommer les différences innées des gens hors des normes ? Et si on en a la possibilité, en a-t-on vraiment le droit ?Qu'est-ce que l'intelligence ? Comment la mesurer ? Rend-elle heureux ?Qu'est-ce qui fait au final, la valeur d'une personne ? Toutes ces réflexions, et bien plus encore, jaillissent à la lecture de ce livre. Je pense qu'une bonne partie de sa puissance émotionnelle est dû à son style d'écriture. En adoptant une forme épistolaire (le roman est en effet constitué des comptes-rendus successifs de Charlie Gordon sur sa situation), Daniel Keyes réussi le pari d'un récit intimiste, qui nous oblige quasiment à entrer en empathie avec le personnage principal. Aucune porte de sortie n'est présentée, on lit, vit et ressent avec lui dans une fusion totale entre le personnage et le lecteur. C'est ce qui fait de la lecture de ce livre une expérience aussi bouleversante. Des fleurs pour Algernon représente tout ce que j'aime dans la science-fiction : quand elle sert à parler de l'humain. Car au delà des aspects fantastiques du récit, c'est avant tout une aventure humaine, celle d'une vie qui s'éveille, s'épanouie et s'étiole. Dans ce cercle parfait, je me suis recentrée sur mon humanité, et ma fugacité... Un livre qui fait autant réfléchir fait forcément partie des grands.…
Lu – Oms en série – Stefan Wul (Denoël) Imaginaire

Lu – Oms en série – Stefan Wul (Denoël)

Mon "retour aux classiques du fantastique" de cet été m'a amenée à lire mon second livre de Stefan Wul.  Oms en série est un court roman, qui se lit très facilement. Mettant en scène le reste d'une humanité réduite à l'état d'animaux domestiques par une race extraterrestre (les Draags), il narre le destin d'un jeune humain nommé Terr qui guidera les hommes dans leur quête de liberté. Si j'ai lu ce livre avec intérêt et plaisir, il faut tout de même avouer qu'avec moins de 200 pages pour la version poche et une intrigue au rythme rapide, il ne laisse pas le temps de s’appesantir sur les sujets abordés. C'est dommage, car ils sont nombreux et pertinents. J'aurais aimé que l'auteur s'attarde plus sur la description de la condition de Terr en tant qu'animal de compagnie, sur son ressenti, ses réactions... J'aurais aimé aussi que le thème de l'involution de l'espèce humaine soit plus détaillé, car l'auteur pousse une réflexion des plus intéressante.Bref, j'avoue que j'aurais aimé que ce roman prenne un peu plus le temps de s'installer. Il reste que, tel qu'il est, il constitue un bon moment de lecture. C'est rythmé, plein d'action et intelligent. C'est également plutôt positif, ce qui est toujours appréciable de temps en temps.  A noter qu'à l'occasion de la lecture du roman, j'ai regardé l'adaptation qu'en ont fait René Laloux et Roland Topor et que je vous en parle très bientôt sur le blog!…