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Lu – Evariste – Olivier Gechter (Mnémos) Imaginaire

Lu – Evariste – Olivier Gechter (Mnémos)

Evariste est resté assez longtemps dans ma PAL, et je ne saurais encore aujourd'hui dire pourquoi... Pourtant, je suis les aventures d'Olivier Gechter depuis un moment (sur Twitter essentiellement) et je me rappelle de très jolis échanges.  J'ouvre d'ailleurs une parenthèse pour vous conseiller le podcast Les archives de l'Insondable qu'il coécrit avec Vincent Corlaix, qui est raconté par Dimitri Reigner et mis en son par François TJP. Des microfictions bien troussées et bien agréables à écouter! Bref, me voici donc enfin à l'attaque d'Evariste. Ce livre a tout pour me plaire: un petit côté fantasy urbaine, une certaine férocité et beaucoup d'humour.  J'ai passé un très bon moment à la découverte des aventures d'Evariste Cosson, cet occultiste empêtré dans les affres de l'entrepreneuriat et d'une histoire de cœur compliquée, et aux prises avec une organisation bien décidée à lui mettre des bâtons dans les roues... Sur une intrigue, certes, assez convenue, Olivier Gechter construit une histoire enlevée, ponctuée par nombre de rebondissements, et très ancrée dans la modernité. Il a rapidement réussi à capter mon intérêt pour son héros, particulièrement sympathique, et avec qui je partage certains inconvénients de la vie francilienne. Un réel travail a d'ailleurs été fait autour des personnages, qui ont chacun une sacrée personnalité et qu'on identifie très vite. Certaines scènes d'action m'ont semblé un peu molles... Dommage, car ça casse le rythme d'un livre qui n'en manque pourtant pas...  Evariste est donc un roman très plaisant, qui ouvre les perspectives d'un univers riche et fouillé. Il y a vraiment de quoi en faire un suite... qui est déjà dans les tiroirs de l'auteur je crois...…
Le cycle des Princes d’Ambre de Roger Zelazny Imaginaire

Le cycle des Princes d’Ambre de Roger Zelazny

  Je fréquente les bibliothèques depuis que je suis en âge de lire je pense, et je me rappelle que la bibliothèque municipale fut l’un des premier lieu que j’ai investi dès que j’ai pu sortir toute seule. J’y ai passé beaucoup de temps à rechercher des ouvrages dans les tiroirs pleins de fiches, ou à déambuler sans but, à la recherche d’un livre qui m’attirera l’œil.   Quand j’ai eu 14 ans, la toute nouvelle médiathèque de ma ville a ouvert ses portes. Il va sans dire qu’elle nous a beaucoup vus, mon frère et moi. Et c’est là, lors d’une après-midi de flânerie, alors que j’étais en panne de lecture que je demandais à ce dernier s’il a un bon livre à me recommander, qu’il me met entre les mains le premier tome du cycle des princes d’Ambre : Les 9 Princes d’Ambre.   J’ai d’abord été fascinée par la couverture de ce livre de poche qui est absolument magnifique. Il faut dire qu’il a été édité par Denoël dans une collection qui n’existe malheureusement plus mais qui a marqué tout une génération d’amateurs de fantastique : Présence du futur. Cette collection faisait la part belle aux illustrateurs et celle choisie pour illustrer le cycle des princes d’Ambre, Florence Magnin, a un talent fou. Les couvertures du cycle des Princes d’Ambre sont non seulement magnifiques, mais l’ensemble des tomes forment en plus un paysage supplémentaire une fois leurs dos mis côte à côte. La couverture en elle même promet déjà un univers original, et j’estime qu’elle est pour beaucoup dans le côté immersif de l’œuvre.   Je lis donc ce premier tome dans le week-end, puis enchaine la lecture des autres tomes de la saga (10 en tout) presque avec boulimie. J’ai jeté tout mon imaginaire dans cette lecture, j’ai vraiment embrassé ce monde comme s’il était mien. Cela a vraiment été pour moi une lecture organique. J’étais entièrement plongée au milieu des différents mondes, je prenais part aux complots, j’accompagnais les héros successifs dans leurs aventures. Je partageais leurs réflexions, leurs doutes, élaborait mes propres hypothèses et stratégies. Je pense sincèrement que j’ai à un moment cru cette lecture infinie, et je l’ai achevée avec tristesse et frustration tant il restait de choses à vivre, et donc à écrire.   Tout a initié mon amour pour le fantastique et je me suis frottée à nombre de cycles de fantasy ou de science fiction. Parfois avec plaisir, parfois moins, mais aucun n’a jamais remplacé les livres de Zelazny dans mon cœur. Je suis souvent revenue à cette lecture, empruntant les tomes quand cela me prenait et selon ceux disponibles. Je revivais les aventures dans le désordre, picorant ça et là mes passages préférés, laissant parfois mon imagination combler le vide. Je me suis vraiment prise d’affection pour cet univers, réclamant en cadeau le livre associé et le jeu de tarot. Je me suis même essayé au jeu de rôle (bon sans grand succès, je l’avoue).   Puis j’ai déménagé, et il était temps pour moi d’avoir mes propres exemplaires de la saga. Je n’imaginais pas changer de ville sans les emporter. Malheureusement, la collection Présence du futur n’était plus. Je n’ai pas pu trouver les livres sous ces couvertures, et dû attendre les rééditions dans la collection Folio SF. Je ne connaissais pas trop les circuits d’occasion à l’époque. J’ai toujours regretté de les avoir acheté. Sans la couverture, l’histoire même semblait différente. Le charme n’agissait pas. De tout façon j’ai toujours trouvé les couverture chez Folio SF hideuses ; trop futuristes ou trop classiques, pas assez en phase avec le récit, et puis c’est quoi cet espèce de lilas mochissime ? C’est avec l’essor d’Internet que j’ai commencé à chercher les éditions d’origine. J’ai fini par trouver la saga complète sur Priceminister. En assez bon état, bien que certains dos aient été décolorés, je retrouvais enfin des images familières. J’en ai profité pour relire toute la saga, bien sûr, avec un enthousiasme retrouvé. Je garde aussi de cette expérience une affection énorme pour les bibliothèques. Je n’ai que de bons souvenirs de ces lieux, et je trouve important, essentiel même, que tout le monde puisse y trouver les moyens de lire. Dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, aussi changeant, les différentes missions des bibliothèques me sembles indispensables : conservation, accès à la culture pour tous et surtout, lieu d’échange et créateur de lien social.   Je m’en suis tenue éloignée durant quelques années, mais maintenant que j’ai des enfants et une médiathèque à proximité, je les y emmène souvent et j’espère qu’un jour, eux aussi y trouverons un trésor qu’ils chériront longtemps.   Rappel : Le cycle des princes d’ambre comporte 10 livres, tous disponibles chez Folio SF (mais les couvertures sont moches !). Leur prix varie entre 7 et 8€. Ils sont depuis peu disponibles en numérique (avec DRM), cela permet d’économiser entre 0,5 et 1€ par livre.    …