Au Diable Vauvert

Lu – Périphériques – William Gibson (Au Diable Vauvert) Imaginaire

Lu – Périphériques – William Gibson (Au Diable Vauvert)

Traduit par Laurent Queyssi. De Gibson, je connais Neuromancien, souvent présenté comme l'ouvrage fondateur du mouvement cyberpunk et dont la lecture très exigeante m'a marquée. Je retrouve donc son écriture avec ce nouveau roman, qui suit les aventures de Flynne Fisher, qui gagne sa vie en jouant à des jeux vidéos. Lors d'une séance éprouvante, elle assiste à un meurtre qui l'entraînera dans une intrigue entre deux mondes, et deux temporalités différentes.A travers l'histoire de Flynne Fisher, l'auteur reste fidèle à son univers de prédilection, abordant en prime la dystopie et le voyage dans le temps. Périphériques est un roman atypique, à la lecture difficile car l'auteur avoue lui même dans la postface avoir voulu ce livre avec le moins d'explications possibles, sans pavés d'exposition, ni d'instructions au lecteur. L'absorption des premières centaines de pages est donc particulièrement ardue, projetés que nous sommes dans un monde complexe, très codifié et aux enjeux peu claires. Il m'a fallu toute ma patience et mon implication de lectrice pour m'accrocher aux maigres indices et points de repère et pour m'ancrer, petit à petit, dans une histoire ardue et dense, aux multiples implications et proposant une vision de l'avenir amer et résignée. On ne sort pas sauf de la lecture de Périphériques. Ce n'est pas une partie de plaisir, mais un exercice qui demande de l'attention et un véritable investissement. Quand la dernière page s'est refermée, j'ai eu l'impression d'avoir pris part à la construction du récit. Une expérience particulière et enrichissante, que je te conseille si tu as envie de te sentir impliqué.…
Lu – Signal d’alerte – Neil Gaiman (Au Diable Vauvert) Imaginaire

Lu – Signal d’alerte – Neil Gaiman (Au Diable Vauvert)

Traduit de l'anglais par Patrick Marcel. Vous le savez, je suis une grande admiratrice de Neil Gaiman. Je ne pouvais donc pas passer à côté de son dernier recueil de nouvelles. Le travail de la maquette et de la couverture des éditions Au Diable Vauvert ne déroge pas de d'habitude : il est somptueux. C'est un très bel objet que ce Signal d'alerte. Comme à son habitude, Neil Gaiman regroupe dans ce recueil des textes de tailles, d'ambiances et d'inspirations disparates, chacun introduit par la mise en contexte de sa création. Il serait mensonger de crier au chef d’œuvre à chaque page, tant il est difficile de maintenir une qualité égale dans ce genre d'ouvrage, mais Signal d'alerte détient son lot de perles. Neil Gaiman a l'art et la manière de revisiter les contes de fées, comme le prouve la grande qualité de la nouvelle La Dormeuse et le Rouet. Il ne manque pas non plus de rendre hommage à de grands auteurs comme Conan Doyle, ou Ray Bradbury (dans une nouvelle particulièrement touchante). Fantastique, fantasy urbaine, tantôt humoristique, tantôt grave ou mélancolique, cet ouvrage fait passer par nombre d'émotions diverses et variées. Si vous connaissez déjà le travail de Gaiman, vous y retrouverez avec plaisir ses thèmes de prédilection, encore une fois magnifiés. Si vous ne le connaissez pas encore, je reste persuadée que ses recueils de nouvelles sont une très bonne entrée en matière. Dans tous les cas, je vous invite donc avec enthousiasme à vous plonger dans ce Signal d'alerte. Si certains des derniers romans de Gaiman étaient plaisant mais anecdotiques, ce recueil est d'une poésie et d'une inventivité vivifiante!…